Cela faisait un moment que je pensais à lire cette "jolie" tribune écrite par Robert Redeker, professeur en philosophie. Après sa publication dans le Figaro le 19 septembre 2006, il a reçu des "menaces de mort écrites, sous forme de mails". Cette tribune dénonçait les intimidations islamistes face aux différentes "dérives" occidentales. A chaque "faux pas", les intégristes criaient au blasphème et étaient plus que près à lever haut le poing, si ce n'est les armes. Pour une religion qui prône le respect de l'autre, c'est assez contradictoire. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas là pour faire la critique d’une religion, je ne m’en sens ni les capacités, ni le droit. En ce qui concerne le texte de Redeker, c’est tout à fait autre chose. Il a le droit de pointer du doigt les réactions des intégristes face au propos outrageux de Benoît XVI et de rappeler ce droit qui n’existe que dans les démocraties qui est la liberté de penser et de s'exprimer. Mais je mets en doute presque tout le reste de sa tribune.

Comparaison de « la non-interdiction du port du voile dans la rue » face au port du string. Comparaison d’un acte religieux face à un phénomène de mode. Un voile serait plus troublant qu’un string en pleine rue ? Les deux ne me gênent pas. ;)

Mise en parallèle de l’Islam avec « feu le communisme ». Mise en parallèle d’une religion avec une tendance politique, car comme le communisme, « l'islam tient la générosité, l'ouverture d'esprit, la tolérance, la douceur, la liberté de la femme et des moeurs, les valeurs démocratiques, pour des marques de décadence ». A-t-il lu le Coran ? Moi, non. Mais je doute fortement de sa phrase. Surtout qu’il ajoute quelques lignes après que « le Coran est un livre d'inouïe violence ». L’Ancien Testament – est aussi inouï de violence. Ce Dieu vengeur qui frappe et condamne, qui donne le droit à la lapidation...

Je vous laisse lire ces passages choisis et vous laisse vous faire votre propre opinion sur le philosophe :
« Exaltation de la violence : chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame, tel se révèle Mahomet à travers le Coran. »
« Jésus est un maître d'amour, Mahomet un maître de haine. »
« Quand le judaïsme et le christianisme sont des religions dont les rites conjurent la violence, la délégitiment, l'islam est une religion qui, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine. »
« Haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran. »
« il faut appeler l'Occident «le monde libre» par rapport au monde musulman »

Pour un philosophe, il a un parti pris assez contestable. L’étymologie du mot philosophie est littéralement l’amour de la sagesse. Où est-elle dans ces propos ? La liberté de pensée et de s’exprimer n’est pas la liberté d’insulter et de blesser. Autant les caricatures du prophète ne m’avaient pas choqué, autant cette tribune n’aurait pas dû être publiée.