Il y a deux mois, j'ai eu un accident de scooter. Un joli Vespa PX 125 d'occasion foutu en l'air en 5 secondes de temps. Quai de Conti. "Virage". "BASM" ! Fracture déplacée du fémur gauche. Aïe, je vous jure que cela fait très mal.
Durant ma convalescence j'ai reçu un courrier d'Handicap International pour, comme à leur habitude, me "réclamer" un don. Je ne sais pas comment ils ont eu mes coordonnées, mais je reçois régulièrement des courriers de leur part. Habituellement, je jette leur lettre et je passe mon chemin. Mais après mon accident, j'ai ouvert un peu plus mes yeux bridés. J'ai souvent eu l'occasion de crier à l'injustice, mais là j'ai décidé de m'investir autrement. J'ai cédé, j'ai fait un don.
Le sujet de leur courrier était les BASM, les bombes à sous-munition. Les BASM sont une catégorie de munitions
destinée à « arroser » un large périmètre. Leur principe est simple :
un gros conteneur (bombe, obus, missile, roquette), est rempli de
bombelettes (les sous-munitions). Le conteneur s’ouvre et disperse les
sous-munitions au dessus d’une zone, créant ainsi un tapis d’explosions
pouvant couvrir plusieurs hectares ! 5 à 30 % de ces bombes n'explosent pas à l'impact. Ces BASM deviennent alors des mines anti-personnelles. Elles attendent sagement qu'une jambe se pose dessus pour exploser. Elles sont patientent, elles peuvent attendre longtemps après les guerres pour exploser. Elles font ainsi courir une menace mortelle aux populations civiles.